ZABBALEEN

ENGLISH :

In the Manshiet Nasser district of Cairo, a Coptic Christian community lives on the fringes of the rest of Egyptian society. For nearly a century, it has been collecting, sorting and recycling nearly half of the waste produced by the twenty-five million inhabitants of this megalopolis, considered today as the largest in Africa.

These community, nicknamed « Zabbaleen » (taken from the word « zbel », which means « waste » in Arabic) are stigmatized because of their work as well as their religion, and most of them live in extreme poverty. However, thanks to artisanal means and know-how developed from generation to generation, they have created the most efficient plastic waste recycling system in the world: while the average recycling rate in France does not exceed 25%, it is 80% in Manshiet Nasser.

While the Zabbaleen community in the Manshiet Nasser district, estimated at 40,000 inhabitants, recycles more than 6,000 tons of waste per day, it is completely neglected by the public authorities in place. There is no public hospital, no police station and only one overcrowded primary school. In 2002, a call for tenders launched by the government delegated the management of garbage collection to European multinationals, thus making the work of Zabbaleen illegal. After many negotiations and protests, the community managed to keep its business, which it shares with these multinationals. This political decision reveals the hostile attitude of the authorities towards this community.

It is worth asking when the work of this community will stop being despised and finally be recognized at its fair value.

FRANÇAIS :

Dans le quartier de Manshiet Nasser au Caire, une communauté chrétienne copte vit en marge du reste de la société égyptienne. Depuis près d’un siècle, elle s’occupe de collecter, trier, et recycler près de la moitié des déchets produits par les vingt-cinq millions d’habitants de cette mégalopole, considérée aujourd’hui comme la plus grosse d’Afrique.

Ces chiffonniers, surnommés « Zabbaleen » (tiré du mot « zbel », qui signifie « déchet » en arabe) sont stigmatisés à cause de leur travail comme de leur religion, et vivent pour la plupart dans une extrême pauvreté. Pourtant, grâce à des moyens artisanaux et un savoir-faire développé de génération en génération, ils ont créé le système de recyclage des déchets plastique le plus efficace au monde : tandis que le taux de recyclage moyen en France ne dépasse pas les 25%[1], il est de 80% à Manshiet Nasser.

Alors que la communauté Zabbaleen du quartier de Manshiet Nasser, estimée à 40 000 habitants, recycle plus de 6 000 tonnes de déchets par jour, elle est complètement délaissée par les pouvoirs publics en place. On n’y trouve ni hôpital public, ni poste de police et une seule école primaire, surchargée. En 2002, un appel d’offres lancé par le gouvernement déléguait la gestion du ramassage des ordures à des multinationales européennes, plaçant ainsi le travail des Zabbaleen dans l’illégalité. Après de nombreuses négociations et manifestations, la communauté a réussi à conserver son activité, qu’elle partage avec ces multinationales. Cette décision politique est révélatrice de l’attitude hostile du pouvoir face à cette communauté.

Il convient de se demander quand le travail de cette communauté arrêtera-t’il d’être méprisé pour être enfin reconnu à sa juste valeur.